Rabah Driassa est un artiste peintre, compositeur et surtout interprète algérien de la musique populaire, du hawzi et du sahraoui né à Blida en 19341. Il est connu vers les années 1960 à 1980 avec de nombreuses chansons du terroir qui restent des chefs-d’œuvre dans le domaine, telles que Yahya wlad bladi , Hizia, Nejma Katbia, El Goumri, El Aouama et tant d’autres qui ont marqué la musique algérienne dans les années 1960 et 1980.
Dans les années 1990, son fils Abdou s’est lancé dans le monde de la chanson avec principalement des reprises des chansons de son père. Souvent, ils ont chanté en duo.
Rabah Driassa est né à Blida, il ne viendra pas tout de suite à la chanson. Son art premier fut la peinture, et en particulier, la miniature qu’il avait apprise tout seul en s’inspirant de Mohamed Racim. Il exposera ses œuvres à Blida et Alger où il a obtenu le Prix Jules Ferry au Salon des artistes Algériens et Orientalistes à Paris et Metz à l’occasion du jumelage entre Blida et Metz.
Il s’intéressa à la chanson dès 1953, il commença par écrire des chansons pour la plupart des vedettes de l’époque, puis il a tenté de chanter lui-même ses paroles, dans une émission radio très célèbre, écrite et présentée par M.E. Hachelaf intitulée « Men Koulfen Chouia ». Il a été remarqué par des maîtres célèbres de la chanson, tels que Mustapha Skandrani, Abderrahmane Aziz, Mustapha Kechkoul, etc. qui l’ont aidé dans cette voie.
Le succès fut immédiat pour ce jeune homme, qui faisait déjà la musique de ses propres chansons. Il créa ainsi un genre nouveau en amalgamant des genres aussi différent que le Alaoui et le Sahraoui, dès lors son succès ne cessa de grandir auprès d’un public surpris par la nouveauté des rythmes et surtout pour les textes touchant aux problèmes sociaux qu’il a poussé et conduit ce jeune artiste a enregistrer plusieurs 45 tours, qui ont eu un grand succès commercial, auprès de grandes maisons de disques telles que Pathé, Tepaze, Philips etc.
Dès l’indépendance de l’Algérie, il a introduit dans son style un amalgame de thèmes patriotiques et charme. Il participa à différentes tournées à la demande de la communauté algérienne en Europe, pour fêter avec lui la joie de l’indépendance de l’Algérie nouvelle, qui le reconnut comme l’un des ambassadeurs de la chanson algérienne, et participa à toutes les semaines culturelles de l’Algérie organisées dans les pays amis : Irak, Égypte, Syrie, Koweït, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Liban, ainsi que les pays voisins le Maroc, Libye et la Tunisie où il a été sollicité pour animer un récital au Festival International de Carthage, où la chanson « Nedjma Kotbia » a marqué un grand succès. Pourvu de grandes qualités morales, poétiques et professionnelles, et aimé pour sa gentillesse3, il est jusqu’à maintenant, reconnu comme l’un des meilleurs auteurs-compositeurs de l’Algérie nouvelle.
Les chansons à succès ne se comptent plus, à tel point que le Directeur de l’Olympia fit appel à lui en 1975, pour ouvrir une série de galas consacrés aux vedettes du monde arabe pour la première fois. Dans son récital, il présenta une série de chansons nouvelles toutes marquées au coin » Du Bon Faiseur » qu’il est devenu et toutes appelées à rencontrer le meilleur accueil auprès du public.
En avril 2003, le Directeur de l’édition Atlas M. Blouziane R, a eu le privilège d’enrichir son catalogue par les chansons de cet artiste. Dans ce nouveau disque compact se trouvent ses plus grands nouveaux succès « Ya Abdelkader », Une chanson sur l’Émir Abdelkader, Hizb Ethouar, Quesset Sidna Youcef, et en hommage au grand poète Sidi Lakhdar Ben Khlouf « Quasidet ya Ras Bnadem » que l’artiste a enrichi par ses propres paroles et arrangements musicaux. Les chansons présentées dans ce disque compact, les unes et les autres, ont donné un panorama de ses créations de compositeur et de poète.
Ayant perdu sa mère à l’âge de 12 ans, puis son père trois ans plus tard, il dut assumer la prise en charge de ses cinq frères. Pour subvenir à leur besoins il a exercé le métier de graveur sur verre s’adonnant à sa passion, la peinture. Il réussit à exposer ses œuvres en 1952 tant en Algérie qu’en France4.
Il s’intéressera à la chanson à partir de 1953 en participant à l’émission publique de Hachelaf « men kol fen shuiya » et à tous les galas qu’organisait la radiodiffusion d’Alger à la Salle Ibn Khaldoun. Il a connu un grand succès qui lui a valu le titre de « rossignol de l’Algérie »2.