Le tapis, en Algérie, a longtemps été l’affaire de tous, et de toutes. Tous les foyers ruraux disposaient d’un métier et cela faisait partie de l’apprentissage traditionnel, vu l’importance de l’élevage d’ovins. Le tapis algérien se distingue donc par des formes et des styles authentiques, même mâtiné aujourd’hui de touches modernes.
On distingue quatre grandes régions du tapis. A l’Est, dans les Aurès, les grandes tribus des N& memchas et Haractas confectionnent un tapis original aux tons rouge, bleu et noir. Dans la région de Sétif, le tapis Guergour, considéré comme un objet de luxe, révèle ses influences anatoliennes avec ses compositions florales. Le Djebel Amour symbolise l’art des Hauts-Plateaux : ce tapis de haute laine, appelé frach ou q’tifa, le plus souvent rouge et noir, est décoré de figures géométriques simples.
Le tapis de la Kalaa des Béni Rached, comme celui des Ait Hichem en Kabylie, se démarque par un décor aux motifs berbères. Enfin, l’Algérie offre de nombreux autres produits de tissage, moins connus, mais tout aussi originaux et étonnants : les tapis de Oued Souf, les tentures réversibles de Kabylie, les carpettes de Béni Ysguen, les draperies légères de Ghardaïa ou la tanchera du M’zab, qui tient une place importante dans les traditions locales…